Il existait 3 pharaons, Ramsès 2 (son frère Ramsès 1 a fait une mauvaise chute de chameau et a du passer son tour), Touthankamon (trop fragile car recyclable) et le petit dernier, Hamid, une petite frappe de la vallée du Nil qui faisait un peu honte à la famille. Selon les historiens, dans les ruelles du Caire vers -2500 ans avant Jean-Claude, la rumeur du peuple disait "Des trois, c'est le pire Hamid". Et ainsi, son nom resta à la postérité. Bon ok, je ne vais pas vous faire l'affront de vous raconter l'histoire des pyramides et de leurs pharaons, j'en serai bien incapable. Mais juste vous dire que c'est un lieu magique, comme toute la ville qui l'entoure, vraiment magique, et ce malgré la foule, quoiqu'en mars c'est la petite affluence touristique. Le tourisme doit être le Grand projet des prochaines années pour l'état Egyptien, afin de relever une économie désastreuse qui touche les 105M d'habitants. De 13M de touristes en 2019, il veut passer à 30M d'ici 5 ans. Ambitieux. Certains experts pensent que c'est pour attirer tous ces touristes que des annonces de nouvelles découvertes archéologiques se font si régulièrement, par grands effets d'annonce. La dernière en date est la trouvaille d'un tout petit sphynx près de Louxor. Un petit sphynx de 50cm de long avec un sourire et des faussettes, on croit rêver.

Ce qui frappe en arrivant sur le site des pyramides de Gizeh c'est qu'il n' y a aucune organisation. Prendre un ticket est simple, mais une fois entré sur le site, c'est le wild. Quasiment aucun panneau, pas de fléchage, aucune explication, même en hiéroglyphe. Inutile de l'apprendre donc. Moi je connaissais 3 pyramides, Khéops, Khephren et Mikérinos, mais ici ça s'appelle pas comme ça. Alors quand on arrive devant la plus grande pyramide et que l'on voit des gens s'engouffrer dans un trou à 15m de hauteur du sol, on se dit qu'on va aller y voir (comme disent les savoyards). On entre dans une grotte et on s'enfonce dans Khéops. Parfois faut se baisser, ça serpente, et surtout on fait la queue, mais on ne sait pas ce qui justifie cette attente. On croise des gens qui descendent, tous en sueur et un peu éssouflés. Le doute m'habite. Soudain ça monte, une sorte d'escalier très pentu en bois avec des traverses en forme de marche. On se croise. Puis il y a un passage horizontal, où on se met accroupi. Toujours aucune idée de ce que l'on va voir. On s'enfonce encore plus dans Khéops. Puis vient une longue montée dans un couloir haut de plafond mais étroit. Toujours aussi pentu. Je me demande comment des centaines de milliers de visiteurs font chaque année. Ce doit être la folie en été, car là en mars, il doit déjà faire 35°. On arrive enfin sur le plat dans une pièce de 5mx3, c'est la chambre royale. Toute vide à part un tombeau, vide aussi. Chacun se prend en photo devant le tombeau. Et d'un coup je réalise que je suis au centre de la pyramide de 45 siècles. Séquence émotion.

Le site de Gizeh fait plusieurs hectares dans lesquels on se balade, sans ombre. Les caravanes de chameaux peuplent l'horizon, remplit d'occidentaux bedonnants, souvent à l'accent français. Le chameau est roi et se marie parfaitement dans ce paysage. On est libres d'aller où l'on veut. Selon là où se porte notre regard, on voit les pyramides sur fond de Caire, ou sur fond de désert. C'est bluffant.

Deux à trois heures passent très vite ici. Des réminiscences de cours de collège reviennent, même si j'ai tout oublié. Je n'ai jamais été bon en histoire. Par contre, je sens la pression émotionnelle du lieu, et ça, pas besoin d'un doctorat en égyptologie.Je pense que mars est une bonne période pour venir en Egypte, sauf pour les mangues. Mon voyage s'achève ici, assez perturbant par tant de contrastes aussi bien vers le haut que vers le bas, mais c'est aussi pour cela que je voyage. A bientôt pour de nouvelles aventures.

So far, so good