J'abats mes cartes à Gênes

Publié le par Run

Appréhender Genova est un casse tête. La ville est étendue en long avec son front de mer sur 40km, et en large sur 10km car ça monte et descend sans cesse en entrant dans les terres. Comme à Lisboa, ou Valparaiso, des ascenseurs sont en place pour gagner 50m de D+ à 1€ le voyage. En bonus, sous Genova circulent 130 fleuves qui ont tous été recouverts pour mieux construire la ville. Genova c'est la ville de quelques célébrités, Fabrizio de Andrè et Paolo Conte, deux auteurs compositeurs bien connus dans la botte, et le marin d'eau salée, Cristofo Colombo. Je vais en rajouter deux, beaucoup moins connus, mais tous aussi méritants.

1. La ville magique 2. La salle de réception du Palais royal 3. La galerie marchande Mazzini
1. La ville magique 2. La salle de réception du Palais royal 3. La galerie marchande Mazzini
1. La ville magique 2. La salle de réception du Palais royal 3. La galerie marchande Mazzini

1. La ville magique 2. La salle de réception du Palais royal 3. La galerie marchande Mazzini

Cristofo est né à Genova et mort à Valladolid, et ne passa que 55 ans sur Terre, ou plutôt sur mer, car ce fut l'essentiel de son existence. A part son principal fait d'armes d'avoir découvert les Amériques (il s'en sort bien sur ce coup là), Cristofo fut un peu un loser, avec pas mal d'échecs dans le business de navigation avant de décrocher son contrat exploratoire avec la cour d'Espagne. Même en fin de vie, il laissera des dettes à sa descendance. 530 années après ses découvertes, il reste d'actualité, car ces jours-ci, on a déboulonné sa statue au Mexique pour la remplacer par une femme indigène. Le colonialisme et l'impérialisme ont fait du mal, mais ce n'est pas une statue à terre qui nettoiera le mal qui a été fait.

4. Il nous aura fallu 4 passages devant cette maison pour se rendre compte que c'était celle de Colombo, le marin, faut dire qu'elle ne paie pas de mine. Inutile de la visiter, elle est vide, et en plus pas sur que ce soit la sienne 5. Ici on ne le déboullonnera pas
4. Il nous aura fallu 4 passages devant cette maison pour se rendre compte que c'était celle de Colombo, le marin, faut dire qu'elle ne paie pas de mine. Inutile de la visiter, elle est vide, et en plus pas sur que ce soit la sienne 5. Ici on ne le déboullonnera pas

4. Il nous aura fallu 4 passages devant cette maison pour se rendre compte que c'était celle de Colombo, le marin, faut dire qu'elle ne paie pas de mine. Inutile de la visiter, elle est vide, et en plus pas sur que ce soit la sienne 5. Ici on ne le déboullonnera pas

Carlo vit à Genova depuis sa naissance et est Dirlo de banque, mais ce n'est pas en demandant un prêt que je l'ai rencontré, même si le prix de l'immobilier ici pourrait donner des idées. Bref, Carlo est spécialiste mondial des charançons tout petits, et on a voyagé en Sicile ensemble en 2019 pour en récolter. C'est un entomologiste qui passe ses soirées jusqu'à 2h du mat' à préparer ses insectes. Il en a 40000 épinglés chez lui dans 130 cartons bien classés. Se retrouver dans Genova avec lui était un vrai délice, déambuler en écoutant ses anecdotes de génois sur tel événement ou tel bâtiment n'avait pas de prix. On a dégusté des pâtes et risotto aux cèpes sur le vieux port avant de se quitter sur la meilleure glace de la ville. Ce jour là, c'était la troisième.

6. Carlo et son parapluie japonais qui sert à mettre sous les plantes, et une fois la plante frappée avec un baton, tous les insectes tombent dans le parapluie pour être capturés par Carlo

6. Carlo et son parapluie japonais qui sert à mettre sous les plantes, et une fois la plante frappée avec un baton, tous les insectes tombent dans le parapluie pour être capturés par Carlo

Enfin Simone (prénom masculin, je re-précise) vit au nord de la Liguria, à la limite avec la Lombardia. On s'est rencontrés à 2000m fin août dans l'ascension de la Dent Parrachée en Vanoise. Simone est apiculteur avec 350 rûches mais bosse aussi dans une boîte de peinture de voiture. Comme Carlo, on comprend vite où est sa passion. C'est un francophone aguérri et un francophile comme j'en ai rarement rencontré. Il vit dans un village perché à 1h de Genova. Ici, tout est calme, l'agriculture contaminée par les pesticides y est rare, et c'est ce que recherche Simone pour protéger ses abeilles. Il fait du miel de bruyère, de rhododendron, d'acacia, de miellat et j'en passe. Son amie Lara le suit sur les marchés pour vendre son miel bio.  C'est un couple adorable qui ont aussi un goût certain pour vivre dans la simplicité et l'harmonie avec la nature. Sur que ces deux là vont venir faire un tour dans notre cabane dans les bois. Le miel de Simone est comme lui, plein de caractère et surement aussi de convictions. On a échangé nos miels, et pour moi c'est surement le plus beau cadeau que l'on puisse se faire.

7. Un génois qui a vécu à Bourgoin Jailleu, Rome, en Inde et j'en passe 8. Simone a 350 rûches sur une dizaine de terrain dont certains en Savoie 9. Chacune de ses rûches a un logo différent que les abeilles butineuses reconnaissent et leur évitent de contaminer les rûches voisines
7. Un génois qui a vécu à Bourgoin Jailleu, Rome, en Inde et j'en passe 8. Simone a 350 rûches sur une dizaine de terrain dont certains en Savoie 9. Chacune de ses rûches a un logo différent que les abeilles butineuses reconnaissent et leur évitent de contaminer les rûches voisines
7. Un génois qui a vécu à Bourgoin Jailleu, Rome, en Inde et j'en passe 8. Simone a 350 rûches sur une dizaine de terrain dont certains en Savoie 9. Chacune de ses rûches a un logo différent que les abeilles butineuses reconnaissent et leur évitent de contaminer les rûches voisines

7. Un génois qui a vécu à Bourgoin Jailleu, Rome, en Inde et j'en passe 8. Simone a 350 rûches sur une dizaine de terrain dont certains en Savoie 9. Chacune de ses rûches a un logo différent que les abeilles butineuses reconnaissent et leur évitent de contaminer les rûches voisines

Il y a 20 ans, au coeur des Pyrénées, je rencontrais par hasard un béarnais à 3000m. Notre histoire dure toujours. En 2021, je rencontre un génois à 2000m au coeur des Alpes, et je ne sais pas pourquoi, mais je crois que j'en reparlais encore sur ce blog dans 20 ans.

So far, so good

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L
je ne connais pas encore Gênes mais apparemment ça vaut le détour (encore un projet pour le futur). Et de bien belles rencontres. Tu me donneras les adresses dans 5 ans quand je serais devenue nomade.
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