L'île est faite de régions littorales ("les bas") et les régions plus en altitude ("les hauts") qui historiquement étaient habités par les ruraux, les esclaves=les marrons. Beaucoup de villes se voient divisées en deux du fait de leur expansion géographique. Il y en a même une, Le Tampon, qui est divisée en quartiers depuis le niveau de l'océan, en prenant le nom du nombre de km depuis la mer, en montant vers la plaine des Cafres, ainsi on trouve le 9ème, le 14ème, etc jusqu'au 23ème. Et bien sur la route monte, monte tout droit, c'est de la folie. J’imagine celui qui vit au 23ème et bosse au 1er, et n’a qu’un vélo comme moyen de transport. En tout cas, c'est la route qui mène vers le volcan. Lequel? le seul, le vrai: le piton de la Fournaise. 

Après avoir traversé la magnifique plaine des sables, il faut se garer au Pas de Bellecombe, qui est en bordure du grand cratère. Là, le panneau annonce 3h de montée, pour 400m D+. Je trouve ça un chouille surestimé, en fait non. Seule contrainte, être sur de la météo quand on y part, car le terrain est dangereux. Cependant, j'ai compris, au bout d’une semaine, qu'il ne fallait pas se fier aux prévisions météo à la Réunion. Les locaux ne les regardent pas car non fiables. Donc on y monte et on verra bien. Sur le parcours, des coulées de lave de diverses années, avec différentes structures. Il y a des années avec une double éruption, et aussi plusieurs années sans éruption. Bref on sait jamais. On trouve par exemple des paillettes d’or d’1cm, =Les cheveux de Pélé. Chaque cheveu est en fait une gouttelette de lave très fluide, généralement basaltique, qui s'étire en longs et fins filaments sous l'action du vent. Durant l’éruption, par millions elles peuvent être projetées dans les airs. Si jamais elles retombent dans les cultures, elles peuvent être impropres à la consommation et le bétail ne peut pâturer dans les prés contaminés sous peine de risquer de se perforer le système digestif en les ingérant (ces aiguilles sont composées de verre dur d'origine volcanique).