Mettre de l'eau dans son vin

Publié le par Run

l'Ouest du pays était, est et reste un désert. La province de Mendoza, près du Chili, ne tient son existence qu'à un seul homme, San Martin, qui a d'ailleurs libéré le Pérou et le Chili. Il est contemporain des généraux Sucre et Bolivar.  Un homme assez étonnant, car pas trop ambitieux pour lui même, mais pour la cause du peuple. Il est né à Yapeyu dans la province de Corrientes, au sud de Misiones, et a fini sa vie en France, à Boulogne sur Mer où il y meurt en 1850 à 72 ans ce qui est pas mal pour un militaire de l'époque. Pour cela que l'on voit des rues un peu partout avec cette ville du nord.

1. Une colline au centre du magnifique parc de Mendoza où sont les universités, se dressent les statues à l'effigie de San Martin, tout fier sur son cheval de bronze 2. Trois sculpures en fer évoquant l'arrivée de San Martin depuis le Chili, plantées au milieu d'un paysage magnifique, le soleil se couche, je n'ai qu'à me poser en contre plongée, le reste n'est qu'une histoire de lumière.
1. Une colline au centre du magnifique parc de Mendoza où sont les universités, se dressent les statues à l'effigie de San Martin, tout fier sur son cheval de bronze 2. Trois sculpures en fer évoquant l'arrivée de San Martin depuis le Chili, plantées au milieu d'un paysage magnifique, le soleil se couche, je n'ai qu'à me poser en contre plongée, le reste n'est qu'une histoire de lumière.

1. Une colline au centre du magnifique parc de Mendoza où sont les universités, se dressent les statues à l'effigie de San Martin, tout fier sur son cheval de bronze 2. Trois sculpures en fer évoquant l'arrivée de San Martin depuis le Chili, plantées au milieu d'un paysage magnifique, le soleil se couche, je n'ai qu'à me poser en contre plongée, le reste n'est qu'une histoire de lumière.

Sans eau, pas de ville, pas de vins, rien, nada. Mendoza a une particularité surement unique au monde et qui date de sa création en 1566 : l'irrigation des arbres de rues. Il s'agit de canaux assez profond qui circulent entre trottoir et rue, tous sont connectés et organisés en quartier. Il y a des responsables des canaux (les tomeros ou éclusiers) qui ouvrent les vannes chaque jour selon les quartiers. Ces Tomeros sont élus car c'est un rôle important. Ce qui est le plus étonnant c'est l'eau qui est un bien commun au niveau de la province de Mendoza au point que c'est inscrit dans la constitution provinciale depuis la loi générale sur l'eau en 1884. Si on a un champ, une vigne, un terrain cultivé, on a par droit, accès à l'eau en une quantité fonction de sa surface. Tout le monde en est conscient et en prend soin.

3. Bord de rue typique, attention aux écarts en marchant, ça pourrait être fatal 4. Une écluse 5. et 2 et 3; en parfait état de marche
3. Bord de rue typique, attention aux écarts en marchant, ça pourrait être fatal 4. Une écluse 5. et 2 et 3; en parfait état de marche
3. Bord de rue typique, attention aux écarts en marchant, ça pourrait être fatal 4. Une écluse 5. et 2 et 3; en parfait état de marche

3. Bord de rue typique, attention aux écarts en marchant, ça pourrait être fatal 4. Une écluse 5. et 2 et 3; en parfait état de marche

L'eau vient d'une seule rivière, El rio Mendoza qui descend de l'Aconcagua. Il y a même des bassines qui se remplissent pour fournir de l'eau à toute la ville, car je le rappelle ici c'est le désert. Le tomero d'un quartier détient les clés et irrigue donc les arbres et les champs qui le nécessitent avec une périodicité bien définie.

6. Vignes d'automne avec les Andes comme papier peint 7-8 Le rio Mendoza est canalisé par des digues et donnent ces retenues, on est vers 1500m
6. Vignes d'automne avec les Andes comme papier peint 7-8 Le rio Mendoza est canalisé par des digues et donnent ces retenues, on est vers 1500m
6. Vignes d'automne avec les Andes comme papier peint 7-8 Le rio Mendoza est canalisé par des digues et donnent ces retenues, on est vers 1500m

6. Vignes d'automne avec les Andes comme papier peint 7-8 Le rio Mendoza est canalisé par des digues et donnent ces retenues, on est vers 1500m

Le vin en Argentine revêt un caractère passionnel, avec la région de Mendoza comme centre du Monde argentin. En vadrouillant un peu, on trouve de la vigne jusque vers le nord, San Juan, Cafayate et Salta. On sent parfois les rivalités dans les échanges, mais cela reste bienveillant. Cela exporte beaucoup, les prix sont très bas pour nous, on peut trouver du vin à 600 pesos en supermarché, soit 1,10€ et il est vraiment buvable. Les raisins sont récoltés, le vin a été embouteillé, la crise a fait le reste. Sur le marché de l'argent, il y a 3 ou 4 niveaux d'échange. Hélas je ne l'ai su que trop tard, et je vais me faire arnaquer par mes banques. Il y a donc le taux de change officiel, 1000 pesos=4,3$ et ce qui s'appelle le dollar bleu (dollar azul), qui est une transaction qui se pratique dans la rue, les magasins, et non sous le manteau dans une rue sombre. Le dollar bleu permet d'avoir 1000 pesos pour 2$. Cela double tout. J’ai changé 50€ sur le trottoir avec une fille qui avait une sacoche pleine de billets. On me l’avait conseillée donc j’étais plutôt serein. Ensuite tout parait très abordable, dommage que je n’ai pas percuté avant.

9. En parlant d'eau, voilà une drôle d'histoire: Celui du culte de la Difunta Correa, sous la forme de bouteilles d’eau amassées au bord de route. Cette sainte Correa recherchait son mari qui avait été mobilisé au front lors de la guerre du Paraguay. Pour cela elle tente de traverser le désert de San Juan avec son nourrisson. Elle meurt de soif, mais le bébé survit miraculeusement, abreuvé à son sein, bien qu'elle soit morte. Un miracle sur ces terres aux températures >40°. Depuis ce temps, il est coutume de déposer en offrande des bouteilles d’eau pleines au bord de la route. Cela peut atteindre plusieurs dizaines de mètres.  C'est surtout dans la province de San Juan et Mendoza que ce culte est célébré. Le goût de ce culte est discutable...

9. En parlant d'eau, voilà une drôle d'histoire: Celui du culte de la Difunta Correa, sous la forme de bouteilles d’eau amassées au bord de route. Cette sainte Correa recherchait son mari qui avait été mobilisé au front lors de la guerre du Paraguay. Pour cela elle tente de traverser le désert de San Juan avec son nourrisson. Elle meurt de soif, mais le bébé survit miraculeusement, abreuvé à son sein, bien qu'elle soit morte. Un miracle sur ces terres aux températures >40°. Depuis ce temps, il est coutume de déposer en offrande des bouteilles d’eau pleines au bord de la route. Cela peut atteindre plusieurs dizaines de mètres. C'est surtout dans la province de San Juan et Mendoza que ce culte est célébré. Le goût de ce culte est discutable...

Une caractéristique de l'Argentine et du Brésil, surement des pays limitrophes aussi, est que l'on peut entrer en cabine d'avion avec une caisse de 6 bouteilles. Le liquide ici n'est pas un problème, et avez-vous entendu d'un avion qui a explosé? Dans le même temps on impose au reste du monde des fioles de 100ml max. La stupidité n'a pas de limites.

So far, so good

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M
merci pour ce récit, je ne connais pas la région de Mendoza c'est top j’apprends plein de trucs, jamais vu les tas de bouteilles plastiques ! Par contre évidement San Martin je le connaissais impossible de le raté. J'avoue que je ne me rappelais plus qu'on avait le droit d'emporter des liquides sur les vols intérieurs, c'est la preuve que je dois vite retourner dans ce pays pour me rafraichir la mémoire !
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X
J'aime bien les histoires d'eau...;)
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S
Merci pour ces découvertes toujours aussi passionnantes, atypiques et ces photos porteuses d'évasion.... <br /> Baci Cugino mio<br /> Stat' Buon '
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