Ruta 40

Comme la route 66 aux US, la Ruta 40 en Argentine part d'Ushuaia au sud et va à la frontière bolivienne au Nord, pour un total de 5121 km. C'est une route mythique que beaucoup aimerait faire en entier. On a croisé des jeunes en van, qui étaient partis du sud, avec l'espoir de rejoindre l'Alaska. L'ambition est un moteur, même quand il est diesel. Nous serons plus raisonnable dans notre ambition, puisque nous prendrons la 40 entre Mendoza et Salta. Au début, comme tout bon français qui se respecte, on voulait aller vers Ushuaia et goûter à la Patagonie, au glacier Perrito Moreno plongeant dans la mer, au Fitz Roy, Bariloche, Calafate etc. mais vu les distances et le peu de temps dispo, on a fait un autre choix, le nord-ouest. Il faudra donc revenir. Notre trajet représente déjà 1200km aller avec six provinces traversées. L'Argentine est une république fédérale organisée en 23 provinces autonomes avec leurs constitutions propres. Cela aura son importance quand je vous emmènerai à Mendoza, là où nous avons attéri, pris une voiture de loc, et en avant sur la 40.

Après Buenos Aires, on entre dans un autre monde, celui du désert, des routes rectilignes au milieu de paysages massifs, envoutants et déstabilisants. Mais avant cela, on traverse les vignobles du nord de Mendoza puis de San Juan. La dominance est au Malbec et Cabernet pour les rouges, et le torrontés et le chardonnay pour les blancs. Les vendanges (Vendemia) sont passées, l'automne est là, les feuilles tombent, et ce qui surprend c'est de voir toutes les vignes irriguées et des domaines viticoles derrière des clôtures, et je ne pense pas que ce soit pour les sangliers.

Une fois passé San Juan, on entre dans l'isolement total sur la RN40. Il arrive de rouler 50km sans croiser un village, ni une voiture, ni un piéton. Quand on s'arrête prendre une photo, pas besoin de se garer, on reste sur la route, car ça ne gêne personne. A part peut être la faune sauvage. Voici un florilège de nos rencontres.

Les routes sont nickel, propres et larges. On ne s'attendait pas à ça. Par contre, nous sommes pas allés sur les pistes, qui garantissent un milieu plus sauvage, mais oblige aussi à louer un gros 4x4 diesel...Seule originalité, qui surprend au début, ce sont les "badenes", qui sont des dos d'ânes à l'envers et servent à l'écoulement des torrents lors des pluies qui viennent avec El Nino à partir de août-septembre. Ces creux peuvent atteindre 2m, ce qui fait que si une voiture est devant vous et qu'elle entre dans un baden, on ne la voit plus durant quelques secondes, puis elle réapparait. On trouve des badenes sur 20-30km de long parfois. Parfois, il y a même de l'eau, mais c'est rare. En fait, on imagine que durant les grosses pluies, ce sont des torrents qui traversent la route. Vu les sédiments et branchages que l'on voit sur les bords, et qui doivent être rapidement déblayés, une fois les pluies passées. On imagine bien le flux. On a pas eu une goutte de pluie en 5 jours de route, une chance. De plus, la Ruta 40 n'est pas une route homogène en qualité du nord au sud, mais elle représente un lien fort pour les argentins pour unir les territoires et la vie s'ordonne à droite et à gauche de cette route, car aussi, le touriste l'emprunte. Nous, nous sommes hors saison et c'est bien agréable.

So far, so good