ça va Patrick? ça Bosphore
Cinquante centimes d'Euros pour traverser le Bosphore, ça parait une fake news, et pourtant c'est la réalité des bateaux-bus qui sillonnent la baie d'Istanbul. Ne jamais céder aux lumières de l'eau médusée et irisée de pétrole qui vous vendent à chaque coin de rue des billets, à 20, 30 ou 50 € pour aller une rive à l'autre, sauf si vous êtes un touriste américain. Le système public de transport aquatique marche à merveille. On part du quartier Eminomu (environs 10mn à pied de Sutanahmet), pour soit aller vers le fond de la corne d'or, et voir le café Pierre Loti, soit entrer dans le détroit du Bosphore et poser le pied en orient en remontant vers la mer Noire. Ne pas remonter trop haut non plus...
1. La foule à Eminomu, au bord du pont de Galata, la zone où tous les bateaux bus se prennent, le tram aussi, c'est vraiment ici le Chatelet stambouliote 2. La passion de l'homme stambouliote le dimanche, c'est de monter sur le pont de Galata et de pêcher, pas la méduse, mais toutes sortes de poissons qu'on trouve sur les étals de l'autre côté de la rive; une grosse partie des poissons viennent aussi de la Mer Noire (karadeniz en turc) 3. Zommez sur cette carte, et vous verrez tous les lieux que j'ai présentés, sinon tout en haut à droite c'est la mer Noire
Sur les bateaux bus, d'une efficacité redoutable, on trouve principalement des turcs qui ont fait leurs courses de l'autre côté de la rive. Sur l'eau, c'est comme aux heures de pointe à la Concorde, une multitude de bateaux de toutes tailles se croisent dans tous les sens, accélèrent ou ralentissent pour laisser passer le voisin, cela ressemble à un mouvement anarchique, mais je n'ai vu aucun accident.
4. Balai de bateaux 5. Hélas, le tourisme de masse n'échappe pas à Istanbul 6. Un simple contre-jour et l'on sait où l'on est sur Terre
Le bonus de vivre le long de ces rives et de pouvoir sauter de l'une à l'autre, et d'aller dans les restos de poissons. Les prix y sont plus élevés que dans les kebap ou pide salonu, mais ça reste abordable et surtout très bon. On trouve en vente sur les étals du barbunyim (photo vignette de la chronique) qui est le rouget. A 300TL/kg (8€), c'est pas cher, car moi je connais du rouget d'Allondaz qui coute bien plus cher au kilo et surtout à nourrir. Sinon à table, on trouve des maquereaux grillés, des calamars fris ou la petite friture qui s'avale toute entière et délectent le convive. On trouve même, sur le trottoir, des kebab de maquereaux à 4€, mais là faut être joueur.
So far, so good