Pachamama

Il y a une musique qui erre ça et là en Amérique du sud et qui parle de la Pachamama. Vous avez surement déjà entendu ces cumbias lancinantes qui vantent la Pachamama. Oui, mas qu'est donc que cela? C'est une sorte de divinité naturelle puisque c'est la Terre mère. Ce rite arrive en Argentine par les Quechuas, un peule autochtone descendant des Incas qui ont rayonné sur l'Amérique du sud depuis le Pérou. La partie ouest de l'Argentine est donc un peu sous influence et donc sous la vénération de la Pachamama. On parle de fertilité, fécondité, richesse de la Terre qui nous offre cette chance de transmettre nos gènes et de perpétuer des générations pour un peuple donné. La Terre-Mère n'est pas une entité inerte, bien au contraire, elle est considérée comme un être vivant. La Pachamama est à la base de tout: êtres vivants, végétaux, minéraux, textile, technologie, etc. Bref, vous vous habillez le matin, vous mangez des fruits à votre ptit dej', y'en aura qu'une à remercier c'est la Pachamama.

En passant par la province de Tucùman, on s'est arrêté à Amaicha del valle, joli petit ville coincé dans les montagnes, et qui héberge le musée de Pachamama. Après en être sorti, je peux dire que c'est un peu un attrape touristes, mais pas tant. Toutes les œuvres présentées loue la Terre-mère, surtout les grandes statues en extérieur. Après dans les salles, c'est surtout un artiste local qui vend ses œuvres et qui a surement créé ce musée pour promouvoir son travail. Mais disons, qu'une fois qu'on s'est rendu compte de cela, on est quand même pas déçu, car la Pachamama est vraiment une chose à connaître.

Puisque l'on parle de terre, allons voir ce qu'il reste du peuple Quilmés. Les Quilmés seraient originaires du Chili et auraient traversé la Cordillère des Andes afin de fuir l’avancée des Incas. L’ancienne Cité, bâtie en étages de la vallée à la colline, est perchée à 1855 mètres d’altitude. Cet emplacement stratégique, qui permettait de voir approcher l’ennemi, a permis aux Quilmes de résister à l'invasion des incas dans les années 1480 et plus tard, pendant plus de 130 ans, à celle des conquistadors espagnols. A son apogée, la cité comptait d’ailleurs près de 5000 habitants.  Tout a été reconstruit et à présent ouvert au public. On y est arrivé en fin de journée, les ombres étaient là. En montant par un chemin escarpé, on domine le village, et on imagine des habitants cultivant le blé et le quinoa et guettant l'ennemi au lointain. C'est une cité sacrée pour ce peuple qui a finalement été quasi exterminé par les espagnols. Il reste quelques descendants qui gèrent le site. C'est un lieu paisible actuellement, car on y voit loin et on sent l'immensité.

Quilmès est aussi le nom d'une bière comme la Patagonia, la Salta, l'Impérial. Elles se déclinent toutes en couleurs et degrés. Au bar, on les achète au litre et on partage. Ils font de l'IPA ET L'APA, (Argentine Pale Ale) qui est moins amère. Après une journée à avoir rencontré Pachamama et avoir fouler la terre des Quilmès, une bière se méritait. Hélas, il fallait encore conduire 300km pour arriver à destination: Belèn. Donc on a rien bu, car la tolérance est à 0 degré. On est arrivé à la nuit dans un hôtel miteux, où tous les restos du village étaient fermés. On a donc mangé sur le pouce une boite de thon avec une tomate. Un peu de légumes et de poisson dans ce pays de la bidoche ne pouvaient pas faire de mal.

So far, so good