Me gustan las viejas

Alors y-en a t'il qui ont fait espagnol 2ème langue? Pour ceux là, que signifient Cho, Cordichera, cache, chamar. Je vous laisse chercher et je reviens vers vous en bas du paragraphe. Donc, le titre "me gustan las viejas" signifie "j'aime les vieilles", comme cela pourrait être mal interprété, j'ajoute que je parle voitures. Ici en Argentine on est loin de l'obligation de virer ses antiquités à quatre roues, bien au contraire, tout roule jusqu'à épuisement. J'ai jamais vu ça, même en Afrique. Ici, c'est le royaume des cougars françaises R4, R6, R12, Peugeot 404, 504, Citroën 2CV, mais aussi des cougars italiennes, Fiat 500, Abart, et aussi des cougars US, Dodge, Chevrolet. Je ne parle pas d'une voiture de temps à autre, mais de voitures de partout où l'on aille. La R12, c'est un truc de dingue, de toutes couleurs, et pas forcément rouillées. C'est ça qui m'épate, car des R12 ou R6 chez nous, c'est extrêmement rares. Alors comment sont-ils arrivés à les conserver ainsi? A ce jour, je n'ai pas la réponse. Par contre j'ai la réponse à ma première phrase. Alors ça vous parle les hispanophones? C'est juste une histoire d'accent, un accent typiquement de Buenos Aires qui transforment les y et les doubles L en "ch", donc ça signifie Yo, Cordillera, calle, llamar. Au début, j'avais pas pigé, et puis on s'y fait. 

Ces reliques sont des patrimoines et dire qu'il faille venir ici pour les voir. Nous avons perdu cela en France. Les voitures sont de collection, soumises à des règles compliquées des contrôles techniques, et je suis bien placé pour le savoir. C'est une démarche capitalistique qui veut ça, éliminer les vieilles pour acheter des jeunes qui vont faire marcher le commerce. Je ne crois pas à la raison environnementale. Car combien coûte en carbone la construction d'une nouvelle voiture? et ses batteries de stockage électrique se recyclent-elles? En poussant les vieilles jusqu'à leur limite, on exploite le produit pour de bon, même si il pollue. Et c'est vrai que ça pollue au niveau local, mais ce qui importe c'est au niveau mondial, non?

La crise est aussi une raison suffisante pour ne pas changer de voiture, tout comme l'est le fait de ne pas avoir de contrôles techniques et de lois pro-environnement. Le niveau de vie étant plus important dans Buenos Aires qu'ailleurs, on y voit plus de voitures neuves. Mais une voiture, même une vieille, ça s'entretient, notamment les pneus. Un business s'est monté avec la Bolivie et aussi le Chili, dont le prix des gomas (pneus) est bien plus bas, mais ceci est mal vu par les autorités, surtout qu'un trafic s'est mis en place. Ainsi les gens de Salta et environs qui vont en Bolivie ou ceux de Mendoza qui vont au Chili, doivent faire très attention à la douane, car il y a une taxe à payer. Bien sur pas de pneus neufs dans le coffre. Quand on revient avec un pneu neuf, on peut toujours dire qu'on a crevé, mais quatre...donc un business s'est mis en place. Celui qui a des pneus neufs passe voir un gars qui lui enlève les picots des pneus neufs pour pas que ça se voit à la frontière. Le système D fonctionne partout et chacun fait ce qui pneu. De là à ce que tous les douaniers se fassent bluffer, j'en doute.

So far, so good