Boite de sardines

Publié le par Run

Dans le Val Veni, il y a une course qui se mérite, car les difficultés commencent déjà dans la marche d'approche. Normalement arriver au refuge ne pose pas trop de problèmes, on a souvent affaire à une autoroute empierrée, ou au moins un itinéraire bien balisé. Ici, on en est loin. Quand on a choisi d'aller se faire le petit Mont Blanc à 3424m, et donc de dormir au bivouac Rainetto, on était loin de s'imaginer la bavante, c'est à dire la marche qui en fait baver. Ce bivouac perché à 3047m est une coque de fer rouge doté de couvertures qui piquent.

Mais y arriver relève du défi. L'été 2016 est enneigé en altitude, il faut franchir plein de névés, de cascades et de rochers mouillés, et c'est une sacré cerise sur le gâteau des difficultés. Dire qu'en 2015 on pleurait le manque de neige.

1. Quand on a ça dans l'oeilleton, on se dit, ben ça valait le coup d'en baver

1. Quand on a ça dans l'oeilleton, on se dit, ben ça valait le coup d'en baver

Le roi de la vallée est le bouquetin, pas farouche pour une lire, il se pose où il veut et fait fi du randonneur. Il y en avait cinq autour du bivouac qui venaient nous voir, essayer de grappiller un peu de friandises. Mais non que nenni vous n'aurez rien, vous êtes des animaux sauvages, et à vous de trouver vos petits plats mijotés lyophilisés.

1. Promis, c'était dejà écrit

1. Promis, c'était dejà écrit

Quand on sait que l'on va dormir dans un bivouac, la première chose qui traverse l'esprit du randonneur, au sortir de sa voiture, est de se dépêcher de monter. En effet, le nombre de places est limité. Dans le notre, 9 places; donc si on arrive 10ème, ciaooooo. Alors on est monté sans trop chômer, même si ça a pris 4h. On a été doublé par deux italiens très surs d'eux. Au final on arrive 4 et 5, au pied du podium. Au total on sera 7, y'a eu plus joueur que nous.

A 3h50 le réveil sonne. Bien sur quichés dans une boite de sardines, on se réveille tous en même temps. On secoue l'huile et les aromates, et les sardines se frottent les écailles pour se réveiller. Dehors c'est merveilleux, le ciel est lumineux au dessus du Mont Blanc. Il ne fait pas froid. On s'équipe, on s'encorde, on positionne la frontale sur le casque, et on part pour 400m de montée à 35° dans la neige. Nous voilà à 3300m, et première difficulté, descendre dans la nuit dans une barre rocheuse, puis enchainer dans une pente de glace. On les négocie bien. Les ritals sont déjà loin. Nardin. Ils sont partis faire la facette Est de l'aiguille orientale de Tré la tête, que j'avais caressé l'idée de faire, mais trop dur pour la forme du jour. Cette aiguille, c'est une montée sur pente de 45°, parfois glacée, pour atteindre 3930m. Tentant certes, mais 3j après avoir quitté le niveau de la mer, c'était trop ambitieux.

3. Le bouquetin nous montre où sont les cairn 4. Premiers rayons, et premiers sourires sur le glacier peu crevassé du Petit Mont Blanc 5. Petit fil de corde tressé qui unit deux corps, deux vies, deux ames. A la vie, à la mort l'espace d'une randonnée glaciaire.
3. Le bouquetin nous montre où sont les cairn 4. Premiers rayons, et premiers sourires sur le glacier peu crevassé du Petit Mont Blanc 5. Petit fil de corde tressé qui unit deux corps, deux vies, deux ames. A la vie, à la mort l'espace d'une randonnée glaciaire.
3. Le bouquetin nous montre où sont les cairn 4. Premiers rayons, et premiers sourires sur le glacier peu crevassé du Petit Mont Blanc 5. Petit fil de corde tressé qui unit deux corps, deux vies, deux ames. A la vie, à la mort l'espace d'une randonnée glaciaire.

3. Le bouquetin nous montre où sont les cairn 4. Premiers rayons, et premiers sourires sur le glacier peu crevassé du Petit Mont Blanc 5. Petit fil de corde tressé qui unit deux corps, deux vies, deux ames. A la vie, à la mort l'espace d'une randonnée glaciaire.

Grande partie de marche sur glacier, corde tendue. On amorce une pente finale à 40° sur 50m pour arriver au col de Tré la tête, destination finale du jour. On est dessous le sommet de l'Europe. Il fait beau. On est heureux.

6. Col de tré la tête. On est à notre point culminant du jour vers 3500m. On voit cette belle trace sur la neige. On essaie de pas en sortir, car on se dit toujours que si c'est passé pour le précedent, ça passera pour nous aussi. 7. Vue sur l'aiguille noire de Peuterey et les dames anglaises, des trucs pas très simples à négocier, mais nous on ne fait que contempler.
6. Col de tré la tête. On est à notre point culminant du jour vers 3500m. On voit cette belle trace sur la neige. On essaie de pas en sortir, car on se dit toujours que si c'est passé pour le précedent, ça passera pour nous aussi. 7. Vue sur l'aiguille noire de Peuterey et les dames anglaises, des trucs pas très simples à négocier, mais nous on ne fait que contempler.

6. Col de tré la tête. On est à notre point culminant du jour vers 3500m. On voit cette belle trace sur la neige. On essaie de pas en sortir, car on se dit toujours que si c'est passé pour le précedent, ça passera pour nous aussi. 7. Vue sur l'aiguille noire de Peuterey et les dames anglaises, des trucs pas très simples à négocier, mais nous on ne fait que contempler.

Une compote, quelques fruits secs, et on redescend sur le glacier, bref le même itinéraire de montée, tout en crampons/piolet. On se retape la pente de glace, puis la barre rocheuse, on reprend pied sur le 1er glacier, et en bonus on monte au sommet du Petit Mont Blanc, course F, donc Facile, mais en montagne rien n'est gagné d'avance.

Il reste 50m de rochers faciles, on pose les crampons. On est seuls. On redescend ensuite au bivouac. Petite sieste méritée, puis on se refait la descente baveuse vers la voiture avec toute la vigilance d'une fin d'après midi qui aura fondue la neige et donc augmenté l'instabilité. Tout s'est bien déroulé. Les jambes sont lourdes et la vallée parait si loin. Et comme à chaque fois, on se demande comment on a fait pour se taper cette montée la veille.

So far, so good

8. Vue imprenable sur la chute des corps, et des rochers.

8. Vue imprenable sur la chute des corps, et des rochers.

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G
Ouais comme c'est possible d'être si physique....<br /> La poésie du décors ou des corps , pénètre les d'yeux , j'voulais dire les deux!!!
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M
Salut rené,<br /> <br /> C'est magnifique! tu vas avoir la forme dimanche.... moi c'est repos, apéro !!!!<br /> A dimanche.
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