Renon des sources
Comme dirait ma dentiste, c’est reparti mon kiki. Récemment on m’a vu dans le Vercors, et bien me voilà à présent sur une plaque tournante qui s’appelle Roma la bella, Roma la mitica, Roma l'antica. Je suis en fait en transit, car ce soir je dors dans les Pouilles pour deux nuits, puis retour à Roma et départ vers Istanbul et la Cappadoce, et ensuite retour à Rome le 19. Vous arrivez à suivre?
Pas le temps de m’ennuyer. L’objectif de ce voyage est simple: observer des graminées et leurs ennemis potentiels et initier une collaboration avec l’Université turque de Kayseri.
Pour débuter ce périple, me voilà dans la Puglia, au sud est de l'italie, dans ce que l'on nomme le talon de la botte. C'est une longue bande de terre depuis la presqu'ile du Gargano jusqu'à la pointe de Lecce.
Avec Bari comme chef lieu, et 4 millions d'habitants dans toute la région, cette terre est celle où le soleil chauffe fort, ou les cailloux s'en donnent à cœur joie pour restituer cette chaleur et buriner les peaux. Cette terre du sud a vu naitre la moitié de ma famille. Ici poussent les oliviers, la vigne, et les céréales en tout genre. Ici on ne parle pas, on s'exprime. Il y a autant de dialectes que de villages. Par exemple, la pizza telle qu'on la connait chez nous comme dans le reste de l'Italie est plate, ici dans les Pouilles, elle est épaisse entre 1 et 4cm, et s'appelle la focaccia. En dialecte barese (de Bari), on dit u cuchele car de forme circulaire. Ce sont les premières pizzas que j'ai mangées dans ma vie, j'avais environ dix ans. Elles sortaient du fourneau de ma grand-mère, elle, qui avait quitté cette terre pauvre pour l'eldorado français. 66 ans après cet exil, je reviens, tel le fruit d'un pari réussi, pour venir croquer dans tous les mets que va m’offrir cette terre hospitalière. Retour aux sources avec arrêt sur images.
So far, so good