Manque de jus
Quand on arrive au Cap de jour, on prend une claque en attérissant avec la montagne de la Table en toile de fond. C’est assez grandiose. Puis on prend l’autoroute et on se dirige vers Stellenbosch, à 30mn, où il y a l’Université agronomique. Jusque là tout va bien. La ville est proprète, rien ne dépasse. Les maisons coloniales sont restaurées, les gens sont respectueux au volant, les pelouses sont coupées au cordeau. On a l’impression que tout va bien.
1. Voilà ce qu'il y avait devant le camion des femmes attachées: un tournage 2. Maison typique au style hollandais à Stellenbosch; certains ont même des toits en chaume 3. Bonsaï du jardin botanique, cela n'a pas beaucoup d'interêt, mais j'aime bien les bonsaïs
Mais ce n’est qu’un leurre. En ouvrant le journal, je tombe sur un accident de la route qui fait onze morts, car des gens marchaient au bord de l’autoroute (assez commun) ont été fauchés par un bus. Puis dans la nuit, un réglement de compte entre gangs fait 1 mort. Les armes sont partout, les vols et les agressions aussi. Les quartiers résidentiels sont des ghettos, avec murs en béton surmontés de barbelés. Pour entrer en voiture, je dois recevoir un flash code de la personne qui m’invite que je montre au garde barrière,qui scanne mon permis, ma plaque…bref finies les visites à l’improviste chez son meilleur pote. Tout ça c’est l’Afrique du sud, un pays aux multiples paradoxes. Mais il reste une chose.
4. Irrigation de cultures maraichères à Cape Town; Depuis la grande sécheresse de 2018, les pluies sont tombées, et les restrictions moins importantes 5. Ici aussi, tout est irrigué. Des orangers à perte de vue. Nous voilà à Clanwilliam, à 3h de route au nord du Cap; il resterait encore 5h de route pour atteindre la Namibie 6. Clémentines pas encore mûres
Le soir vous rentrez chez vous à 18h après une journée de labeur, l’heure de préparer le dîner. La famille est là, le dîner s’avale vite, et vous décidez de vous poser vers 20h pour matter un film, ou bien lire un livre paisiblement installé sur le sofa sous votre abat-jour. Et là, soudain, tout s’éteint. Et oui, c’est normal, c’est la 3ème coupure d’électricité de 2h de la journée. Cela est le quotidien sud-africain. Suite à des infrastructures vieillissantes et non perfomantes, l’état doit réduire les consommations. Tout le pays y est soumis. A l’heure où j’écris ces lignes, il fait nuit noire, il est 22h, mais dans 15mn ça se rallume. Le gouvernement précédent au lieu de faire les dépenses nécessaires, a mis tout l’argent dans sa poche. Du coup, qui paie? le citoyen. Et encore, on s’en sort bien à l’ouest, car à l’est, cerise sur le gâteau, il y a les coupures d’eau.
7. Travailleuses 8. Ces femmes repiquent du rooibos, qui sera ensuite installé dans les champs de production pendant près de 20 ans. Le rooibos ne pousse que dans cette zone dans le monde, et il donne un thé sans théine, mais aux multiples vertus