Oye como va
I like to be in America!
O.K. by me in America!
Everything free in America
For a small fee in America!
Ce sont les paroles de la chanson mythique de la comédie musicale de Léonard Bernstein, sortie en 1957, et qui va révolutionner le monde culturel du Monde : West Side Story. Deux clans s'affrontent, les Sharks et les Jets, les portoricains et les ricains sans porto. En tant que remake de Roméo et Juliette du 20ème siècle, ça finit mal, on le sait, mais la trame, les chorés, les musiques sont toutes ancrés en nous. En ce soir d'hiver à NYC, le rêve devient réalité, on assiste à la reprise de la pièce au 1681 Broadway street. Show à la sauce contemporaine avec 34 acteurs/danseurs/chanteurs : une merveille.
C'est dans la décennie suivante que l'essor de la musique des latinos migrants eu lieu. Les portoricains venus en nombre à NYC se sont joints aux cubanos (la communauté est appelée Nuyorican) pour créer ce qui deviendra la Salsa. Un groupe est à l'origine de tout, la Fania all stars, une machine de guerre, avec des solistes de haut niveau, qui une fois ensemble ont décuplé leur force. Si vous n'êtes pas amateurs, ce qui vous parle surement c'est le Buena Vista Social Club, apparu au milieu des années 90 en Europe, mais ça n'a rien à voir. C'était du pur produit marketing, avec des papi-mamis octogénaires cubains remis en forme par le ricain Ry Cooder. Dans ce cas, on ne parle pas de salsa, mais de son, danzon, mambo, cha cha. La Salsa, ça bouge plus, grâce aux cuivres de Willie Colon, aux percus de Ray Barreto et surtout à des chanteurs de légende comme Célia Cruz, Hector Lavoe, Ismaél Miranda. Au noyau dur, ce sont greffés le frère Santana, Tito Puente, Manu Dibango et j'en passe.
En 1974, La Fania, tout comme Stevie Wonder, ont joué en 1ere partie du match de boxe du siècle entre Mohamed Ali et George Foreman. C'était à Kinshasa, Zaïre. Ecoutez donc Mi gente, live de 1974 à Kinshasa, en buvant un mojito, une margarita, une caipi ou un Pisco. Ils y sont presque tous, avec pattes d'eph' et cols pointus. Tito Puente arrive à 0mn58 avec ses timbalés, et ça change tout.
3. Si votre corps ne bouge en écoutant ce morceau, courrez voir votre docteur pour une prescription de guronsan
Un quartier de NYC a canalisé ce mouvement culturel latino: le Spanish Harlem, aussi appelé El barrio. Il est au nord-est de central park. Dans les années 70, tout se passait autour de la 110th rue, renommée rue Tito Puente, le joueur de timbalés. La 110th délimite Harlem et central park, les pauvres et les riches. Fouler les rues de ce quartier en 2020 n'a rien d'exceptionnel. Bien sur on y entend parler espagnol, normal, il y a 120000 portoricains qui cohabitent, mais pas de monuments particuliers ou architecture qui rendrait ce lieu incontournable. Mais je voulais sentir l'âme du Barrio latino qui a fait naitre la salsa. Je n'ai jamais vu la Fania en concert, mais Célia, Ray, Willie, Santana, Manu, oui lors de concerts individuels de chacun, et c'était grandiose à chaque fois.
4. Emotionnant 5. Une culture latina sur les murs du barrio 6. Même les magasins de chaussures revendiquent leur origine
Les Nuyorican ont peuplé NYC, comme les Irish et les britts au début, puis les ritals, et à présent les chinois. La diversité est l'essence même de cette ville qui s'est construite sur l'immigration. Surement pour cela, que chaque visiteur s'y sent comme chez lui dès qu'il y pose les pieds. Et c'est vrai pour moi aussi qui ai eu une injection de bonheur en traversant ce quartier. Comme écrivait Albert Camus: "Qu'est-ce que le bonheur, sinon le simple accord entre un homme et la vie qu'il mène".
So far, so good