Run Forrest, run!

Voilà c'est fini. Mes présentations se sont très bien passées même si ma présentation en PDF n'était pas reconnue par leur ordi, alors que ce format est justement fait pour être mondialement accepté. J'ai halluciné. Au final, je reviens avec quelques milliers de dollars qui vont m'emmener encore dans des voyages au long court. Il est donc temps de se relaxer, de visiter la micro-brasserie locale de Kalispell et de gouter une, deux ou trois lager parfumées en dégustant un burger au bison.

Pas vu le soleil ces derniers jours, alors sortons des sentiers battus. Je suis avec le Professeur Tournesol, et nous sommes allés voir l'entrée Ouest du parc du Glacier. On est entrés sans payer car on nous a rien demandés. On remarque de suite en longeant le lac macDonald les pentes brulées des feux immenses de 2016 et 2017. La nature reprend le dessus mais c'est triste. Ces feux, certes, choquent mais sont un processus naturel de revégétation et remodelage des écosystèmes. Il faut voir ça à l'échelle du temps géologique et non humain.

On a pris le premier chemin de rando qui mène au fish lake (10km A/R). En entrant dans ces forêts de conifères assez denses, on ne peut s’empêcher de penser à l'homme qui a vu l'ours. Ours brun et Grizzli sont abondants dans ces régions. Je croise des gens qui ont sacs de couchage et tout pour camper, les veinards, ils risque de voir l'ours.

Les couleurs automnales sont étincelantes. Je marche sur ce chemin un peu comme celui-ci. C'est l'automne. Un automne où il fait beau. Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique. Ici, on l'appelle l'été indien. Mais c'est tout simplement le nôtre. Big up à Joe.

J'arrive à ce lac, tout petit, tout mignon. J'ai 10mn de solitude intense à regarder les canards plonger, et le soleil se coucher sur la canopée, avant que n'arrive un groupe de teenagers, bruyant, hurlant, dans ce lieu si peaceful. La connerie d'une jeunesse vue par un vieux con.

Il est des moments où l'on sent que c'est now or never. Plus d'un an que je n'ai pas accéléré ma foulée pour passer du mode marche au mode course. Un an c'est long, un an c'est une éternité. C'est ici et maintenant que je reprends. Peut être à cause de l'ivresse de l'altitude, ou la force que me procure les éléments qui m'entourent. Au rythme d'un Forrest Gump qui quitterait ses attelles en ferraille, je m'éloigne du fish lake, je lance une jambe devant l'autre sur ce chemin terreux, moussu, raciné, mais amortissant. Vingt minutes se sont passées, mes glandes endorphiniques se sont surprises à refonctionner, j'ai remis un pied dans le trail.

So far, so good