Out of Africa

T’as vu une girafe ou un éléphant une fois, tu les as vu tous. C’est ce qu’on pourrait se dire. Et pourtant, en rentrant dans un parc à 6h du mat’, on a la même excitation à chaque fois. A chaque virage, on scrute, on fronce les yeux, on inspecte, on hésite, on croit voir, puis non c’est une branche ou un reflet. La « chasse » visuelle aux animaux sauvages rend addict. Pour 43$, on entre dans le parc de Nairobi qui fait 117ha. Il y a de quoi faire. Sur le papier on peut tout voir sauf les éléphants, car surement tous exterminés depuis longtemps. LE KWS (Kenyan Wildlife Service) est l’institution qui se charge de protéger tout ce qui vit au Kenya, et gère donc cette réserve. On entre avec notre voiture. Je suis avec Paul, un chercheur français en poste à Nairobi depuis quinze ans. J’habite chez lui deux jours avant de partir à l’ouest du pays avec des collègues que je ne connais pas encore. Paul est un homme simple et généreux, un africain dans l’âme qui se dit que dans la vie tout est possible.

Dès potron minet, on entre dans un parc de cette envergure avec de grosses ambitions. On roule sur des pistes, parfois défoncées, à 10kmh. C’est la savane avec des acacias jaunes, des palmiers, des euphorbes arborescentes. Tiens un buffle avec son chapeau de Napoléon, oh un bubale, un phacochère, et puis le plus gracieux de tous, l’impala. 

On croque des amandes, on regarde le soleil réchauffer cette terre de sable rouge. On ne peut pas sortir de la voiture, enfin si on veut rester en vie, ici l’homme a des prédateurs: lion, léopard et des herbivores qui pourraient le tuer: rhino, hippo. Revoir une girafe est un émerveillement, sa façon de se mouvoir et d’aller chercher les feuilles hautes me laisse songeur.