Mat Cinang
Cela avait cogité dans ma tête depuis des mois avec mon pote Don de Washington : garder notre samedi pour aller faire une excursion sur l'île, hors des sentiers touristiques. Mon vol de samedi étant à 19:50, ça pouvait laisser un bon plan se profiler. Hier on décide d'aller grimper le mont Mat Cinang à 701m au dessus du niveau de la mer de Chine. Bon ok, c'est pas trop haut, mais en fait ça se mérite. Il y a 3 pics majeurs sur Langkawi ; un est desservi par un téléphérique, l'autre par une route, restait le 3ème où seul un chemin au travers de la forêt tropicale humide permettait l'accès au sommet. Devinez lequel j'ai pris?
1. Les champis poussent comme des fleurs 2. Une des plaies du sud est asiatique humide, les sangsues. Elles se plantent sur un espace de peau dégagé et ça suce allégrement
Je connais Don depuis 10 ans. Un bon gars qui bosse sur les punaises à Washington. A chaque fois qu'on se voit en meeting sur la planète, on va se faire un extra day dans la Pampa. Le désert d'Anza-Barrego et ses pétroglyphes dans le sud californien, le parc de Los Lobos près de San Francisco, et cette fois une forêt tropicale malaise.
Tout commençait mal avec une rincée diluvienne à 7h du mat'. A 8h, plus rien, on décide de partir petit déjeuner, omelette garnie et mangues unlimited. Prêts pour une aventure tropicale. Quelle que soit la distance, et le nombre de passagers dans un taxi jaune, ça coute 30 ringits, soit 6€, bon deal. 35' depuis l'hôtel et on est au pied d'une cascade (Seven wells waterfall) avec le point de départ du chemin de rando. Fait gris, l'eau ruisselle partout. Il n'y a personne. Tu m'étonnes, Don.
3. Au départ de la cascade, dans des vasques à 25°; pour les sensibles aux eaux trop chaudes, rien ne vaut un petit burkini 4. On nous attendait 5. ça cartonne Don?
Des marches glissantes au début, des racines sinueuses ensuite, une corde tressée pour finir. On est très vite trempés, puisqu'on doit traverser une rivière jusqu'aux genoux, comme au bon vieux temps de la Nouvelle-Zélande. Grosse différence, l'eau est tiède ici, elle glisse sur la peau sans dresser la chair de la poule mouillée. Suite aux orages, des branches, des troncs barrent le chemin, on enjambe avec prudence. On randonne, Don.
6. Bien utile cette corde épaisse et tressée qui longe le chemin car ça glisse pas mal, souvent escarpé, tortueux, avec des torrents à traverser; aussi utile à la montée qu'à la descente
Deux heures pour faire 600m de D+. La 1ere heure est tranquille, on est toujours sous la canopée luxuriante verte et ruisselante. Des bruits assourdissants suintent à mes tympans, j'avoue croire qu'un chantier de scies sauteuses a élu domicile dans la forêt, mais ce sont des cigales que l'on ne verra jamais, qui chantent après la pluie. ça chantonne, Don.
On croise deux couples, équipés de sandales comme des branleurs. Aucun n'a de l'eau, ils m'en ont même demander. La connerie m'épatera toujours. On arrive au sommet après être juste sorti de la forêt. Tout est investi par la végétation dans cette zone, même les parois minérales. La vue est superbe, qui justifie toujours la raison de monter en altitude. Étonnamment on entend de la musique, celle venant du téléphérique à 2km à vol d'oiseau. Quelle belle sortie, organisée au cordeau. Retour à l'hôtel à 16h. Douche. Navette. Aéroport. Je rentre avec plein d'images.
So far, so good