J'ai cru voir une graminée

Plus de 4000km, 8 pays, 17 jours, voilà le programme. A cela il va falloir ajouter X litres de bières, Y kilos de saucisses, Z milliers de graines récoltées, mais à ce stade du voyage, je ne peux être qu’imprécis, surtout au niveau de la bière.

Je voyage avec le Professeur Tournesol et Dory l’exploratrice. On est partis de Montpellier le 22 juin et nous voilà frais comme des gardons en Germanie, lander de Essen, petit ville de Schlitz qui se prononce comme on éternue à la brise du matin. Avant d’arriver ici, on a traversé les plateaux basaltiques de Brioude et Saint Nectaire, pique-niquer au viaduc de Garabit, pris des bouchons entre Moulins et Beaune, toucher les feuilles de vigne du Clos Vougeot, clouer le bec des autochtones de Thorey en plaine, avaler des escargots de Bourgogne à Neuilly les Dijon entre deux punch Bologne, et avec tout ça on a même pas mangé de la pizza pommes de terre.

La star du voyage est l’avoine douteuse, une graminée de 10 à 30cm qui pousse dans des lieux improbables, comme les chemins à tracteurs, les carrières désaffectées, ou les bords de champs cultivés, bref partout où les autres plantes ne poussent pas. Cette plante aime qu'on la dérange. L’objectif est de récolter ses graines entre le massif central et Venise, mais bien sur le chemin le plus court n’est pas la ligne droite. Fin juin est le seul moment où on peut le faire, car à peine un mois plus tard toutes les graines tombent au sol, et là il ne nous reste plus qu’à noyer notre chagrin avec un knödel bavarois.

Travailler sur cette avoine douteuse est mon nouveau projet. On va essayer de comprendre pourquoi elle est envahissante aux Etats-Unis de Barack, et rare, voire éteinte dans notre vieille Europe, d’où elle est originaire. On va y injecter un peu de génétique, un peu d’écologie, un peu de web, et le tour sera joué. L'aventure ne fait que commencer.

Comme dit l’APRR, l’important n’est pas de voyager mais de s’arrêter.

So far, so good