Coq au rico

Il me fallait aller gouter à la qualité des chemins. Je suis donc parti sur le Kalalau trail à l’extrême nord ouest de l’île. Cette rando longe sur 11 miles (18,6km) la côte de Napali, avec ses falaises qui tombent dans l’eau. On est vendredi 31 et la météo n’est pas engageante, car depuis hier soir il ne fait que pleuvoir. Incroyable (pour moi) d'ailleurs comme climat. Tropical par excellence, car 22° au dessus de l'équateur (4° au dessus de la Martinique), avec seulement deux saisons, une température moyenne annuelle de 24 autant dans l'eau que dans l'air, et surtout une humidité moyenne de 70%. Bref on vit en tong, et short 365j/an.

Comme il est interdit de nager, de plonger ou de surfer, car vagues trop grosses, je me retranche sur la rando en me disant au moins là...

Chaud, mais pas fatigué, j’arrive à 10h au pied du chemin et je pars en courant: veste, casse croute, frontale et appareil photo dans le sac. Le chemin est boueux et glissant, mais la vue est superbe. Dans un mois, je courre la saintélyon, rien ne vaut un petit entrainement à Hawaii pour retrouver les fondamentaux.

Après 20mn, je suis encore au sec, pas de pluie de ce côté là de l’île? 10mn plus tard, j’étais trempé. Faut pas trop vite se réjouir à Kauai. J’arrive alors au 2eme mile devant une rivière de 6/7 m de large. Le niveau est haut, mais ça me semble passable. Mais c’était sans compter avec le garde du parc.
En effet, il y a un type assis au pied du torrent qui me dit que la traversée n’est pas autorisée car niveau trop haut. Okay. J’enchaine en disant qu’en Nouvelle-Zélande, si on s’arrêtait à ça, on ne randonnerait jamais. Il me répond qu’en juin une femme a été emportée, et l’an dernier une autre. Il a des arguments le lascar.
Je rebrousse chemin, j'ai déjà eu une amende en voiture, je n'en veux pas une à pied.. Arrivé au parking, je décide de me refaire le chemin, histoire de ne pas être venu pour rien, mais vers la moitié, je retrouve mon garde rentrant au bercail qui annonce que le chemin est officiellement fermé jusqu'à nouvel ordre, car dangereux.
Acceptons le pouvoir des éléments naturels.
Je me retranche sur une autre rando, le Okolehao Trail, beaucoup moins connu, puisque je suis déjà seul au parking. ça part dans un chemin de forêt, humide bien sur, boueux forcément, glissant bien entendu. En 1h30 A/R tout est plié. Belle rando dans une forêt humide primitive tropicale avec des arbres dignes de la serre tropicale du Jardin des plantes.

Pour finir avant de quitter l'île, il y a une chose qui marque : c'est la présence omniprésente, partout, des bords de route au parking des centres commerciaux: des coqs. Ces bestiaux ont colonisé l'île, et sont devenus son emblème. Frêle, léger, rapide, flamboyant, le coq de Kauai est un coq sportif. Mon voyage se termine, see you au prochain.

So far, so good