Zom Zom

Voilà c'est fini, mais c'est maintenant que tout commence pour vous. Après 17j de voyage au Népal, depuis la plaine jusqu'à notre plus haute altitude de 5400m, on rentre avec plein d'images dans la tête. Je vais vous en partager quelques unes. Je/nous suis/sommes rentrés sans avoir eu aucun problème ni physique, ni digestif, et c'est déjà une belle victoire, car l'histoire n'aurait pas du tout été la même sinon. Cependant, je ne pensais pas rentrer de ce trek au Népal avec autant de réflexions sur ma vie et sur celles de ceux que j'ai croisés, de sentiments partagés et de remises en question sur les objectifs quotidiens, mensuels, annuels que je me donne. Disons le franchement, au delà de l'effort physique inhérent à ce type de projet, on prend une bonne claque dans la gueule. C'est donc un peu tout ça qui va transparaitre dans ces chroniques à venir, mais aussi la beauté des paysages, des rencontres, des partages qui aussi ont été notre quotidien, de jour...comme de nuit.

Le trek s'appelle le tour du Gokyo Ri en passant par le col de Renjo-la dans la vallée du Khumbu, qui n'est ni plus, ni moins, là où culmine l'Everest, excusez du peu. Avant d'arriver là bas, on s'arrête à Dubaï l'influenceuse puis on attérit à Kathmandou l'ancienne hippie. Des étapes dont je reparlerai. On quitte Kathmandu en 4x4, on est 8 avec le conducteur, ça roule à gauche, et c'est parti pour 5h de route vers Manthali, distante seulement de 80km. Moi j'ai la chance d'avoir de longues jambes et bénéficie du siège à côté du pilote. La route est défoncée par la récente mousson. Avant qu'on arrive au Népal, il a plu 15j, sans discontinuer, et ici pleuvoir comme vache qui pisse, n'est pas une vaine expression, puisque les vaches sont sacrées, et font donc ce qu'elles veulent. On est en automne. Les paysans récoltent le riz et les chaumes des céréales.

Notre objectif du jour, est le village de Lukla et la vallée du Khumbu. Pour accéder à cette vallée, sans routes ni voitures ni deux roues, et autres engins à moteur, il faut prendre un dernier avion bimoteur à 18 places. C'est là qu'on se dit que le voyage commence vraiment. Bien sur, quand les premiers montagnards sont arrivés au Népal dans les années 50/60 pour gravir les premiers 8000, il fallait marcher depuis Kathmandu. Cela nécessitait une autre organisation. Notre avion décolle. Tout vibre dans la carlingue, surtout nos coeurs. On se regarde les uns, les autres, on commence à y croire. Nos sacs ont été pesés, inspectés. Il est 7h du mat', et on décolle avec le soleil qui se lève. Direction Lukla, porte d'entrée de la vallée de l'Everest, pour 17mn de vol.

Mettre le pied au sol est un soulagement, car notre prochain vol ne sera que dans 13j. La météo est clémente. On rencontre nos porteurs dans le petit lodge jouxtant l'aéroport. Ils jaugent nos sacs et les assemblent pour que chacun porte environs 25kgs. Depuis le début, c'est une chose qui nous perturbe. Se faire porter nos sacs n'est pas dans notre éthique d'alpinistes amateurs. On part en montagne et la règle c'est de porter nos affaires. Ici, ça ne marche pas comme ça, et nous verrons pourquoi, car ça fait réfléchir sur pleins de sujets connexes. On avale un thé au lait ou un café, des toasts avec des oeufs. On lace bien nos chaussures, et on y va-Zom zom en langue Sherpa.

So far, so good