De l'Ombrie à la lumière
Entrer dans Perugia, c'est accepter que le passé est partout. C'est l'une des douze villes étrusques d'Italie. On pousse une porte et on se retrouve sur un balcon face à la ville de Saint François d'Assise sur la colline d'en face. On entre dans les murs de la forteresse qui entourent la ville, et on peut toucher des vestiges étrusques de 2300 ans. Ils ne sont même pas sous verre. Les églises sont monumentales comme partout en Italie, mais en plus elles sont décorées grave, avec des toits en caisson peints, des tableaux de Perugino (Pietro Vanucci de son vrai nom), peintre natif de la ville, ou des élèves de Tintoretto ou de de Vinci sur les murs, et des bénitiers en marbre, mais ça c'est banal.
1. Intérieur de la cathédrale San Pietro, son toit en caissons, ses murs en tableaux 2. Livre de chant des moines bénédictions au tour des années 1200; Ce sont des portées de musique, dont l'inventeur est un moine toscan, Guy d'Arezzo, qui trouvait que ses potes moines avaient du mal à retenir les chants et s'est mis à inventer la portée
Si on va d'un point A vers un point B sans monter ou descendre un escalier, c'est qu'on a juste parcouru 100m. Tout est en pente ici. Un peu comme à Lisbonne, un peu comme à Valparaiso. On y trouve même un mini métro construit par Jean Nouvel. Et en quittant les escaliers, des points de vue à couper le souffle sur les collines environnantes, c'est en veux tu en voilà. Une chose qui surprend en descendant vers la porte San Angelo, c'est l'Université pour les étrangers, créée en 1921, qui compte 5000 étudiants de 100 nationalités. Un paradoxe dans cette Italie au gouvernement néo fasciste.
3. Très grand escalier qui part de la ville haute 4. Vue du nord 5. Vue du sud, avec au 1er plan le MANU, Musée archéologique, et au 2nd le couvent San Pietro où on a notre congrès
Le coeur touristique est vraiment le Corso Vanucci et la Piazza du 4 novembre (fin de la 1ere guerre). On y trouve restos, gelaterie, avec des glaces à la figue, mangue et bien sur au chocolat. Car Perugia c'est le centre italien du Cioccolato. La marque Baci y a pignon sur rue car elle a rendu célèbre les noisettes enrobées de chocolat et enveloppées dans des mots d'amour. Ces bonbons sont fait d'une pâte de gianduia à base de noisettes torréfiées, de sucre et beurre de cacao. Les noisettes viennent du Piémont, et la recette n'a pas d'huile de palme contrairement à la mauvaise pâte à tartiner qui commence par un N, qui doit en rajouter car elle ne met pas assez de noisettes dans sa recette. Autre spécialité culinaire d'Umbria, la truffe noire de Norcia, Tuber Melanosporum Vitttadini, de son petit nom. Ce champignon mycorhize a une saveur inégalée. En Italie, bien sur il y a la truffe blanche d'Alba du Piémont, mais aussi la noire d'Ombrie. Il se trouve que je l'ai goûtée dans un antipasto. Des Trofie, pâte petites et légèrement torsadées de Ligurie (région de Gênes) étaient recouvertes d'huile d'olive, de pécorino et de lamelles fines de truffes. J'en ai encore la saveur dans la bouche. Le tout arrosé du vin rouge de Montefalco, bien sur.
So far, so good
6. En déambulant en fin d'après-midi 7. Une des arcades de la place de la mairie qui s'appelle Rocca Paolina qui est un des piliers de la forteresse pérugine dans laquelle on trouve les vestiges étrusques, comme un puits de 10m de profondeur qu'on trouve dans le bar La Terrazza, rue San Ercolano, juste devant la caisse où l'on paie son spritz.