50 nuances de vert

En 1989, je pose mon premier pied en Slovénie, au volant de ma 4L beige, déjà. J'avais décidé d'aller voir le pays de Tito du nord au sud, de Zagreb à Belgrade, de Novi Sad à Skopje en Macédoine. A l'époque c'était la Yougoslavie, et il n'y avait pas de mines anti-personnelles dans les forêts de Bosnie et Croatie. Sarajevo m'avait subjugué, je me souviens être allé voir le sautoir à ski perdu dans la forêt comme une ruine romaine dont on a oublié l'existence. J'étais ensuite descendu vers Dubrovnik qui m'avait apporté une belle rencontre sur la plage - une petite française bavarde comme une pie qui avait tout fait pour me draguer, mais j'ai su résister. Au retour, en rentrant en France, la Slovénie m'avait fait découvrir toute la richesse de la couleur verte. Me voilà en 2016, c'est toujours vert. Je ne fais que traverser, mais un jour je reviendrai pour me poser. Ljubjana la capitale, Maribor la petite sœur, et un peu partout des villages au profil de Jura. Ce pays n'a pas participé à la guerre des Balkans, prenant très vite son indépendance, et préservant sa population et ses villes. L'euro est vite entré comme monnaie, et on sent un niveau de vie supérieur que dans le reste de l'ex-yougo. Le pays est à la pointe des Alpes, avec la montagne du Triglav, culminant à presque 3000m, un sommet que j'aimerais bien accrocher à mon arc alpin.

On a posé nos valises à Celje, à mi chemin entre les deux grandes villes. Pas forcément un choix d’être ici, mais j'en avais marre de conduire, même si maintenant le duster fend la poussière comme jamais. Batterie neuve, le reste semble encore tourner. Pourvu que ça dure.

So far, so good