Entre ponts et parcs
16 mars, 9h du matin, les ponts nous appellent. Chaussures lassées, collants ajustés, 8 mile s'annoncent dans la fraicheur. Une ville se découvre à pieds, entre ruelles et avenues, entre ponts et passerelles, seul le pas devant l'autre garantit la nouveauté à l’œil curieux. Le pont de Brooklyn cristallise tout esprit voyageur, on se devait de commencer notre petite course par lui. Massif et esthétique à la fois, il est multi taches, comme presque tous les ponts citadins des US: à savoir qu'outre les véhicules à quatre roues, les trains, les métros ont aussi leur strate, sans oublier les piétons et les vélos, parfois même des strates séparées.
Petite brise. Nous ne sommes pas les seuls bien sur. Après le pont, on entre dans le Brooklyn non touristique, le long de Flushing et Kent avenues au milieu des docks sales et des trucks bruyants. On déambule en faisant attention de traverser quand le bonhomme est bien blanc. Chemin faisant, nous voilà sur Williamsburg bridge, moins connu, mais il a ma préférence, car le chemin des piétons est au sommet et bien séparé des vélos. On est safe. Une petite descente vers Manhattan et retour sur Grand street, et home. 12km bien ficelés, vivifiant, dépaysant et unique.
1. Brooklyn vue de face, un must go 2. Williamsburg vue de profil, un must see 3. Valérie sous arches rouges, un must love
18 mars, 9h. Central Park au programme. Avoir un parc de plus de 340 ha en pleine ville, c'est presque irréel. On a donc mêlé notre unicité avec la sienne. Courir à central park pour un runner, c'est comme aller à Lourdes pour un pieu, chacun sa Mecque. Beaucoup de vélos aussi, qui restent dans leur ligne, les règles sont suivies dans ce pays, et on y voit même une triathlète; une idée à creuser pour notre prochaine visite.
On frise le zéro, peut être même qu'on est en dessous avec le windchill, ce paramètre qui inclue le vent dans le ressenti du froid. Faut dire que lorsque le vent souffle sur Big Apple, ça décoiffe au point que ma casquette a virevolté plusieurs fois sur le bitume, tandis que les écureuils s'appliquaient à réchauffer leurs noisettes. On arrive par le sud ouest, au niveau du fameux zoo de Madagascar: ça sent le crottin de cheval à plein nez. On part se faire le tour de 800m de large pour 4km de long, en prenant parfois des contre-allées, en longeant le grand réservoir central, tout gelé, en faisant un tour au belvédère du petit château de Carcassonne, et surtout en levant les yeux pour admirer les gratte-ciel qui nous entouraient. On ne parlera pas de notre moyenne, car on a fait du tourisme sportif en s'arrêtant ça et là, mais c'était du bonheur de revenir dans ce parc, et je crois que ça le sera toujours. On a repris le métro avec nos collants, bonnets et gants, comme si de rien n'était. Onze km et deux heures sont passées, ah oui deux heures, comme le temps passe vite.
4. Lac gelé au printemps 2015 5. Ne pas se tromper de ligne 6. Une autre vue, plus au nord, mais là ça devient de la routine
Et puis sur le bord du nord ouest du Park, un groupe de gens bizarrement habillés avec des chapeaux ronds et des coiffes blanches et qui jouent une drôle de musique avec binious et tambours. Il s'agit du bagade de Landernau, bien sur mon cher Watson.
So far, so good